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Huitième opus de
LA saga, Final Fantasy VIII ne se contente pas de suivre la voie
ouverte par ses prédécesseurs. Remaniement en profondeur de son
système de jeu, scénario plus envahissant et histoire d'amour
riche en rebondissements constituent ainsi les racines de cette
inoubliable aventure plus romantique qu'épique. Une huitième fantaisie
atypique donc, mais aux charmes indéniables.
Pour la première fois depuis de longues années, un jeu fait son
apparition et pousse les capacités d'une console de jeux au-delà
de tout ce qui s'était jamais fait jusqu'ici. Le plus surprenant
est que ce jeu sorte sur une console qui semblait avoir atteint
ses limites, la Sony PlayStation ! Ce n'est pas étonnant de constater
que ce jeu fut le plus attendu de Squaresoft !!
Ce 8ème épisode, parmis les plus populaires de toute l'histoire
des jeux vidéos, est un formidable exploit, non seulement du côté
scénario et gameplay, mais aussi du point de vue graphisme et
animation. Tout cela devient encore plus impressionnant quand
on se rend compte que cet exploit est accompli sur une console
de jeux technologiquement obsolète depuis presque 5 ans.
Conjonction,
jonction, quelle est votre Fonction?
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Il y a de nombreux
changements dans Final Fantasy 8, telles qu'une nouvelle personnalisation
des personnages et une gestion de la magie repensée, laquelle
n'est plus apprise ou achetée ; on la vole à nos adversaires et
on peut également en trouver à des sources de magies disséminées
un peu partout au cours du jeu.
La personnalisation des personnages se fait au moyen du système
de Jonction, lequel nous permet de déterminer les compétences
et pouvoirs utilisés pour augmenter les capacités des Guardian
Forces (G-Forces) de chaque personnage et l'inventaire des sorts
magiques. Tout ceci augmente considérablement le gameplay, sachant
que deux joueurs différents peuvent également finir par emprunter
des démarches totalement différentes pour augmenter la puissance
et les compétences de chaque personnage.
Final Fantasy VIII reste similaire aux précédents épisodes de
la série avec les combats à tour de rôle, un menu facile d'accès,
et les performances musicales ainsi que les superbes effets sonores
- made by Nobuo Uematsu -, qui rehaussent grandement l'impression
de réalisme du jeu.
Un
amour, des émotions
Les moyens mis
en oeuvre pour bâtir le gigantesque navire Final Fantasy VIII
n'ont rien à envier aux récentes superproductions hollywoodiennes.
Grâce à une enveloppe de 156 millions de francs, soit tout de
même 72 millions de francs de moins que pour FFVII, la Final
Fantasy Team a décidé de réaliser son propre rêve : créer une
grande aventure ludique dynamisée par un souffle cinématographique
très présent. Résultat immédiat, si l'on constate que la liberté
de jeu a été relativement restreinte, en comparaison avec les
précédents épisodes de la saga, l'intensité et les rebondissements
dramatiques sont à la fois mieux introduits et plus nombreux
! En clair, malgré la multiplication des péripéties, vous serez
toujours subtilement guidés afin d'éviter d'errer désespérément
comme certains s'en étaient plaints dans FFVII. Le choix n'était
pas évident à effectuer car parvenir à bien équilibrer divertissement
et émerveillement s'opère rarement sans concession sur l'interactivité.
Ainsi,
Final Fantasy VIII se joue et se regarde comme un vaste film dont
vous seriez le héros. Au cœur de cette quête, on retrouve le couple
formé par Squall Leonhart et Linoa Heartilly. Deux âmes tourmentés,
magistralement mises en scène, qui tenteront de s'unir malgré
l'avalanche de drames qui les accableront. Vous vivrez l'histoire
de ces deux amoureux à travers une aventure stupéfiante de réalisme.
Dès lors, on constate que la principale force du jeu provient
de l'implantation de nombreuses attitudes et expressions chez
les personnages. Ceci confère immédiatement à ces êtres en 3D
une véritable présence à l'écran et insuffle, dans le même temps,
un sentiment de vie inédit sur Playstation. Parfois exubérants
ou empruntés, les héros évoluent en tout cas avec une gestuelle
plus vraie que nature et l'abandon de la représentation en SD
(super deformed) typiquement japonaise au détriment d'un physique
plus occidental compte aussi beaucoup dans cette sensation de
réalisme. Clairement, cette version de Final Fantasy se voulait
beaucoup plus internationales. Sans parler des cinématiques dont
la qualité d'esthétismes et d'animation se révèlent tout simplement
renversantes. Certaines scènes où les héros se meuvent dans des
véritables foules composés de centaines de figurants numériques
laissent sans voix. Les expressions du visage permettent alors
de ressentir les sentiments les plus profond des protagonistes.
La joie, la surprise, la peine ou encore la haine sont immédiatement
perceptibles. Alors, même si le scénario flirte parfois avec une
caricature de sitcom, même si les passages à l'eau de rose sont
légions, le charme de Final Fantasy VIII est tel qu'on se laisse
emporter dans cette grande épopée où guerre et amour se livrent
une lutte acharnée. Qui sait, en mettant l'accent sur le thème
du sentiment amoureux, Square a peut-être voulu rendre Final Fantasy
VIII beaucoup plus attirant à un nouveau public : la gente féminine.
Et si Aragon déclarait que "l'avenir de l'homme c'est le
femme " ... Square a peut-être songé de même pour les RPG.
En tout cas, c'est l'impression qui se dégage de Final Fantasy
VIII. Est-ce un mal ? Certainement pas ! En revanche cela modifie-t-il
l'approche du jeu ? Oui, sans aucun doute.
Accessibilité
et grand public
Afin de rassembler
un public toujours plus conséquent, les développeurs de Final
Fantasy VIII ont du retravailler leur système de jeu pour le
rendre toujours plus accessible et complet. Premier choc pour
les amateurs de RPG, les points de magie ont disparu ! En fait
vous serez désormais obligé de voler à vos adversaires les sorts
que vous leur lancerez par la suite. Il suffit donc de se constituer
de sérieux stocks sans se préoccuper de son niveau de magie
au cours des combats. Les néophytes devraient apprécier. Autre
changement en profondeur par rapport à FFVII, les matérias d'invocation
cèdent ici leur place aux Guardian Force (GF). Ainsi, vous comprendrez
assez vite que les invocations se situent désormais au cœur
des rouages de FFVIII. Une bonne connaissance de ces monstrueux
alliés s'avèrent nécessaires à la bonne marche des évènements.
N'allez cependant pas en déduire que le système de jeu a été
complexifié, bien au contraire. Dans cette aventure, vous serez
entièrement libre de paramétrer vos habilités (invoquer vos
GF, voler des objet, lancer des sortilèges). Sinon, outre ces
quelques évolutions, dans le fond Final Fantasy VIII reste un
RPG classique axé autour de la célèbre règle du village-donjon-combats.
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Dates de Sortie
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PlayStation
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Japon |
11/02/99
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Etats-Unis |
07/09/99
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France |
27/10/99
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Ainsi
plus que jamais, les affrontements aléatoires excessivement dynamiques
donneront lieux à de véritables feux d'artifices d'effets visuels
tous plus remarquables les uns que les autres. Le point culminant
de ces passages étant atteint lors de l'invocation de vos spectaculaires
Guardian Force qui possèdent chacune une scène animée si fabuleuse
qu'on ne se lasse pas de les revoir. Tout semble avoir été conçu
pour impressionner le joueur et le côté hautement spectaculaire
des combats estompe la relative répétitivité. Finalement, grâce
à sa réalisation graphique superbe, son atmosphère à la fois chaleureuse
et mystérieuse, sa durée de vie conséquente (4 CD, tout de même)
ainsi que sa plus grande accessibilité, Final Fantasy VIII combine
tous les ingrédients de l'aventure inoubliable. Il apparaît alors
clairement que, pour Square, ce RPG symbolise le rapprochement
entre les industries du cinéma et du jeu vidéo. D'un coté les
charmes du cinéma avec la mise en scène et son scénario bien montés
mais un peu dirigiste, de l'autre un divertissement pur. Alors,
si les accros de RPG traditionnels, risquent d'être dans, dans
un premier temps, quelque peu désarçonnés, Final Fantasy VIII,
en définitive, permet à un nouveau public de découvrir qu'a l'image
du cinéma, les jeux vidéo sont aussi capables de véhiculer des
émotions poignantes (pour peu que l'on soit sensible au romantisme
- c'est l'effet Titanic). Néanmoins, quoi qu'il en soit, Final
Fantasy VIII restera un épisode atypique dans la série.
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