Consciente
de l'importance acquise au fil des ans par la série Final
Fantasy, l'équipe de Square a très clairement souhaité faire
de ce premier épisode PS2 un titre susceptible de franchir
un nouveau cap dans le monde du RPG sur consoles. FFX est
donc avant tout synonyme de bouleversements majeurs par
rapport à des règles de gameplay précieusement conservées
tout au long de la série. Le jeu apporte ainsi un vent de
fraîcheur dont certaines composantes ne seront peut-être
pas du goût de tous, ce qui n'empêche pas ce titre d'être
une incontestable réussite, un voyage que l'on a plaisir
à entreprendre de bout en bout, à condition d'accepter de
laisser sa propre sensibilité nous guider jusqu'au terme
de cette quête onirique.
L'histoire
narrée dans FFX mêlera le destin de sept personnages que
tout semble opposer, et qui pourtant sauront faire preuve
d'une complémentarité surprenante pour mener à bien leur
quête. Tous ont leur propre histoire et dissimulent un charisme
qui se dévoilera peu à peu au fil du jeu tandis qu'ils évolueront
vers un but commun : permettre à Yuna d'accomplir son voyage
initiatique pour maîtriser l'invocation de l'ultime chimère,
et sauver leur monde de l'emprise maléfique de Sin. Une
quête passionnante qui implique le joueur dès les premières
secondes, et dont les moments forts tout comme les instants
tragiques seront illustrés par un florilège de cut-scenes
et de séquences cinématiques en images de synthèse. Sur
ce point, on peut dire que FFX est sujet à ce que j'appellerais
le syndrôme MGS2 ; à savoir un soft qui comporte énormément
de phases de jeu passives pour le joueur. Une caractéristique
synonyme de lourdeur pour certains, un gage de richesse
scénaristique pour d'autres...
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En
ce qui concerne la version PAL, les responsables de la localisation
ont fait le choix discutable de conserver le doublage anglais
au lieu des voix japonaises, tandis que les textes sont
intégralement traduits en français. Quoi que
l'on ait à lui reprocher de ce côté-là,
FFX constitue tout de même le premier FF à
proposer un doublage vocal, et le résultat est tout
à fait appréciable. Reste que le principal
reproche que l'on pourrait faire à cette version
PAL est son absence d'option 60 Hz, une véritable
aberration due à la négligence de personnes
n'ayant visiblement pas conscience de l'envergure de ce
titre. Le jeu souffre donc de grosses lacunes techniques
dues au mode 50 Hz (les bandes noires envahissantes, l'image
écrasée, les cut-scenes saccadées et
aliasées, les animations moins fluides, etc...).
C'est aussi déplorable que scandaleux, mais cela
ne doit en aucun cas constituer un obstacle suffisant pour
vous empêcher de découvrir ce monument du jeu
vidéo.
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En
faisant abstraction de ces quelques handicaps, on découvre
en contrepartie toute la richesse de Final Fantasy X,
notamment au niveau du gameplay. Comme je l'ai dit plus
haut, ce dixième opus introduit un certain nombre
de changements majeurs par rapport aux précédents
volets. Sans être complètement exhaustif,
certains points méritent d'être détaillés
ici pour mieux comprendre les implications de ces bouleversements.
Le plus étonnant, sans doute, est l'absence de
points et de niveau d'expérience pour les personnages.
Si ces derniers évoluent au fil de leur quête,
toutes les compétences qu'ils acquièrent
dépendent des choix que fait le joueur dans un
sous-menu appelé sphérier. Ce système,
à la fois simple et efficace, permet d'upgrader
les capacités de ses personnages de façon
très libre, à l'aide de sphères obtenues
durant les combats.
La
gestion des combats, justement, se trouve considérablement
renouvelée dans ce nouveau chapitre. Si l'on retrouve
toujours au niveau de l'interface les commandes d'attaques,
de sorts ou de techniques, on peut désormais remplacer
n'importe quel personnage en jeu par un autre mieux adapté
à la situation. Ce système se complète
avec d'autres subtilités, comme la fenêtre
d'ordre des tours, le système d'Overdrive (un coup
dévastateur que l'on peut déclencher après
avoir encaissé un certain nombre de coups), ou
encore d'Overkill (lorsqu'une attaque provoque des points
de dégâts largement supérieurs à
l'endurance de la cible. Les invocations sont ici réservées
à Yuna et prennent la forme de chimères
qui s'obtiennent en réussissant les épreuves
dans des temples, et que l'on peut contrôler en
combat. Il faut alors jouer subtilement des commandes
guard et stock en anticipant les attaques de l'adversaire
pour tenter de provoquer plus rapidement l'Overdrive de
la chimère, afin de déclencher un coup spécial
dévastateur et visuellement très impressionnant.
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Quelques
mots sur le Blitzball... Sport de prédilection de Tidus
et Wakka, le Blitzball est une discipline aquatique d'une
grande importance dans le jeu. En plus des matches que
vous devrez jouer, vous pourrez recruter des joueurs n'importe
où dans le jeu en parlant à différents personnages, et
même vous entraîner à partir des points de sauvegarde.
Sans être réellement passionnant, le Blitzball se traduit
dans le jeu de façon assez stratégique via un système
de statistiques plutôt original. Si l'on ajoute à tout
cela une durée de vie particulièrement longue, une progression
pleine de rebondissements, et la présence d'un DVD bonus
avec des interviews, des avant-premières, des musiques,
ou même des galeries de portraits, difficile de trouver
un argument suffisant pour ne pas se procurer ce titre
incontournable. Le jeu n'est sans doute pas parfait et
les défauts de localisation gâchent forcément le plaisir,
mais les inconditionnels tout comme les novices y trouveront
certainement leur compte.